Vendredi dernier j'ai enfin pu décoller (après deux tentatives ratées) dans un petit avion (12 places) de l'ONU direction Saint Domingue avec Manon. Arrivées là-bas, on est comme des gamines surexcitées: c'est propre, il y a de vraies routes, pas de poussière partout, des restos, de quoi faire du shopping...c'est l'euphorie. J'arrive pas vraiment à expliquer mais c'est vraiment passer d'un autre monde à un autre, c'est comme un joli rêve. Je ne vis pas un enfer à Port-au-Prince, mes conditions de logement sont excellentes, mais ca reste une ville très dure à vivre, la preuve, je ne connais aucun humanitaire qui veut prolonger son contrat, tout le monde attend la fin de l'échéance avec un petit « ouf ». Je pense que c'est un très beau pays mais dans les conditions actuelles ce ne sont que des images de désespoir que l'on peut voir quand on parcourre la ville. Et je vous jure que ca fait du bien, même l'instant d'un week-end, de s'en éloigner, de se sentir bien. Après avoir flanné dans la « zona coloniale » de Saint-Domingue on s'est dirigées en direction de la plage touristique la plus proche, « Boca Chica ». C'est la première fois que je me rend dans un pays hispanophone, et ne parlant pas un seul mot d'espagnol, j'ai vraiment galéré. Mais bon j'ai pris « espagnol niveau 0 » l'année prochaine! La plage de Boca Chica est faite de sable blanc et d'eau turquoise. Tout est surfait (rien à voir avec les petites plages typiques et abandonnées des Philippines), et comme c'était la saison basse il y avait limite plus de vendeurs, masseuses etc. que de touristes (pas top pour se reposer). Mais c'était juste parfait pour nous aérer l'esprit.
Je me suis faite tresser la tête et j'ai bien bronzée, je me suis rapprochée du style « dominicaine » (mais d'après les haïtiens je suis trop maigre, ici on aime les femmes avec beaucoup de formes). Il y a énormément d'haïtiens qui travaillent en République Dominicaine car leurs salaires sont sans possible comparaison et la vie est plus facile. Le tourisme rapporte beaucoup d'argent à qui sait s'y prendre.
Ce qui est surprenant c'est qu'au-delà des ignobles couples vieux blanc/maginifique dominicaine (comme aux Philippines), on trouve aussi de vieilles blanches avec des dominicains (on comprend pourquoi^^). La prostitution semble vraiment marcher dans les deux sens (mon petit côté féministe me fait dire que c'est un moindre mal que ces choses se fassent dans les deux sens).
Ce matin, retour à Port-au-prince (toujours dans le petit avion qui m'a fait de belles frayeurs) reposée et remontée à bloc pour le mois à venir. J'aime pas trop l'image des humanitaires qui vont se prendre des vacances à prix d'or à se faire dorer la pillule sur la plage, et j'aime encore moins en avoir fait partie mais il faut avouer que si on ne veut pas finir en dépression totale, il faut prendre le temps de quitter Port-au-prince.